lundi 26 octobre 2009

Pétales, G. Nettel.


15 euros
Editions Actes Sud

Résumé :
Monomaniaques, voyeurs, paranoïaques... Les personnages qui habitent ces contes sont autant d'exemples des comportements déviants que notre Luna Park est ordinaire. Les personnages deGuadalupe Nettel, qu'ils vivent à Paris ou à Tokyo, se sentent tous plus ou moins inadaptés à la normalité, mais d'une façon subtile, inavouée, comme s'il s'agissait de cacher le monstre que chacun porte en soi, de le tenir à distance, jusqu'à ce que les barrières cèdent. Certains tentent de se guérir de leurs 'travers' et d'autres se laissent porter par le plaisir inavouable qu'ils leur procurent...

Avis & Critique :
Pour évoquer la folie, certains puisent dans un vocabulaire technique, peaufinent de froides descriptions, se lancent dans des théories confuses ou laissent poindre leur appréhension. Guadalupe Nettel a choisi la bienveillance et la lucidité. Ni juge ni partie, elle brosse les portraits de personnages aux démences surprenantes, pénètre leur intimité, raconte sans fard les obsessions, excentricités et lubies qui scellent le destin de ces êtres ordinaires. Comme on détache les pétales d’une fleur délicate, elle explore un à un les cas désespérés avant de les abandonner à leur sort. Alors que la quête d’un homme fasciné par les toilettes des dames laisse place au désespoir d’une jeune tricophage, la légèreté, la cocasserie même, se changent en gravité. Promesses, illusions, bonheurs gâchés par un mal à la fois familier et indomptable se dispersent au vent mauvais, laissant place aux idées noires et aux actes insensés. Sobre, la langue se fait brutale pour mieux heurter, crue par nécessité, sans jamais verser dans l’excès. Tels des morceaux choisis, chacune des nouvelles de Guadalupe Nettel sonde plus avant la déraison du monde, l’interroge et l’ausculte, la provoque afin d’en saisir l’essence. Et si ces histoires deviennent "embarrassantes", c’est qu’elles sonnent comme un rappel à l’ordre, qu’elles clament qu’en tout lieu et à tout instant la folie peut frapper.
Par Emilie Vitel

(Source : Evene)


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