jeudi 29 octobre 2009

Boom des ventes de E-book.




Publidisa, leader des services d'édition en langue hispanique et fournisseur de solution en ligne, vient de passer un accord avec Amazon, a expliqué le directeur exécutif Luis Francisco Rodriguez dans une interview accordée à la EFE. L'accord concerne 8500 livres espagnols en format numérique ou en impression à la demande que le cybermarchand mettra en vente sur son site.

Ces ouvrages proviennent de plus de 200 éditeurs, et Luis assure que l'évolution numérique qui attend les maisons est juste au coin de la rue. Il faut donc d'ores et déjà s'y préparer - bien que dans un accord avec Amazon, on n'ait pas choisi le meilleur de partenaires. Cependant, cette avancée, ajoute-t-il, est semblable à ce qui s'est passé avec iTunes. Si les premiers ouvrages numériques qui sont arrivés sur le marché concernaient des domaines juridiques, techniques ou scientifiques, l'offre s'élargit autant que la demande augmente et l'afflux de titre est absolument irrépressible.

Il rappelle que huit ou neuf ans auparavant, aucun lecteur n'était disponible en Espagne. Ces machines qui peuvent stocker 20.000 livres devraient être au nombre de 70 ou 100.000 sur le marché espagnol. De là l'accord nécessaire avec le marchand qui va permettre de mieux les vendre. « La technologie de ces lecteurs évolue à une vitesse spectaculaire, maintenant ils sont fantastiques et dans les six prochains mois, ils seront encore mieux», souligne-t-il avec peut-être un brin d'enthousiasme exagéré. Mais enfin...

Avec des ouvrages qui seront vendus jusqu'à 40 % moins cher que leur version papier, les livres numériques pourraient alors connaître un véritable essor dans le pays, de la même manière que les groupes de musiques indépendants ont réussi à percer avec l'avènement du numérique, poursuit-il. Une comparaison qui frise l'amalgame un peu rapide, là encore, mais dans tous les cas, le marché hispanique est particulièrement vaste et nécessite que l'on s'y intéresse tout particulièrement.

Le lancement du Kindle partout dans le monde pourrait accroître l'envie des lecteurs et stimuler les plus geeks d'entre eux. On compte aux États-Unis 45 millions d'hispaniques et la langue espagnole représente 6 % de la population mondiale, contre 1,8 % pour les francophones ou 8,9 % pour les anglophones.


(Source : Actualitte)
Octobre 2009

lundi 26 octobre 2009

La Perrita, I. Condou.



20 euros
Plon Editions

Résumé :
Un dimanche de mars 1996, en Argentine, deux femmes que tout oppose se remémorent le fil de leur destin tandis qu'elles préparent, chacune de leur côté, une fête d'anniversaire. Ernestina est une provinciale, retraitée, dont le fils a disparu pendant la dictature. Violetta est une bourgeoise d'une quarantaine d'années, mariée à un militaire. Rien ne rapproche ces deux femmes sinon la jeune fille qu'elles attendent désespérément pour souffler avec elle ses 18 bougies. Pour Ernestina, il s'agit deRosa, la petite-fille qu'elle a tant cherchée. Pour Violetta, il s'agit de Malvina, l'enfant qu'elle s'est appropriée. Une enfant, deux prénoms: les deux versants d'une seule histoire, la fêlure d'un pays.

(Source : Evene)


Pétales, G. Nettel.


15 euros
Editions Actes Sud

Résumé :
Monomaniaques, voyeurs, paranoïaques... Les personnages qui habitent ces contes sont autant d'exemples des comportements déviants que notre Luna Park est ordinaire. Les personnages deGuadalupe Nettel, qu'ils vivent à Paris ou à Tokyo, se sentent tous plus ou moins inadaptés à la normalité, mais d'une façon subtile, inavouée, comme s'il s'agissait de cacher le monstre que chacun porte en soi, de le tenir à distance, jusqu'à ce que les barrières cèdent. Certains tentent de se guérir de leurs 'travers' et d'autres se laissent porter par le plaisir inavouable qu'ils leur procurent...

Avis & Critique :
Pour évoquer la folie, certains puisent dans un vocabulaire technique, peaufinent de froides descriptions, se lancent dans des théories confuses ou laissent poindre leur appréhension. Guadalupe Nettel a choisi la bienveillance et la lucidité. Ni juge ni partie, elle brosse les portraits de personnages aux démences surprenantes, pénètre leur intimité, raconte sans fard les obsessions, excentricités et lubies qui scellent le destin de ces êtres ordinaires. Comme on détache les pétales d’une fleur délicate, elle explore un à un les cas désespérés avant de les abandonner à leur sort. Alors que la quête d’un homme fasciné par les toilettes des dames laisse place au désespoir d’une jeune tricophage, la légèreté, la cocasserie même, se changent en gravité. Promesses, illusions, bonheurs gâchés par un mal à la fois familier et indomptable se dispersent au vent mauvais, laissant place aux idées noires et aux actes insensés. Sobre, la langue se fait brutale pour mieux heurter, crue par nécessité, sans jamais verser dans l’excès. Tels des morceaux choisis, chacune des nouvelles de Guadalupe Nettel sonde plus avant la déraison du monde, l’interroge et l’ausculte, la provoque afin d’en saisir l’essence. Et si ces histoires deviennent "embarrassantes", c’est qu’elles sonnent comme un rappel à l’ordre, qu’elles clament qu’en tout lieu et à tout instant la folie peut frapper.
Par Emilie Vitel

(Source : Evene)


Mère Cuba, W. Guerra.


19 euros
Editions Stock

Résumé :
Nadia Guerra est une jeune femme qui se bat contre l'oubli et l'immobilisme. Animatrice de radio, elle se fait le porte-parole d'une Cuba de l'ombre, sensuelle et rebelle. Elle obtient une bourse pour Paris. Elle quitte son île, son père, pour se rendre dans la Ville Lumière, lieu de tous ses fantasmes. Mais l'art n'est pas sa seule motivation : elle part aussi pour revoir sa mère, Albis Torres, qui l'a abandonnée alors qu'elle n'avait que 10 ans pour fuir à l'autre bout du monde. Elle va finalement la rattraper à Moscou. Mariée. Mais sans mémoire de sa vie passée, présente et future. Alzheimer. Refusant de la laisser là, perdue et désorientée, Nadia va la ramener dans son pays natal. En fouillant dans ses affaires, elle va retrouver, perdu parmi les livres interdits, le journal que cette femme tenait à Cuba à la veille de laRévolution. Elle donne ainsi à entendre le son de cette époque déterminante et y dresse notamment le portrait de Celia Sanchez, cette héroïne révolutionnaire qui fut la première épouse de Castro.


Avis et Critiques :

Cubaine comme son héroïne, Wendy Guerra partage avec elle son patronyme martial et son ascendant prestigieux. Cette parenté, trop assumée pour laisser le doute sur l'aspect autobiographique du roman, donne un indice sur les intentions de l'oeuvre : faire oublier le temps de l'écriture pour coller aux flancs de la réalité. Envoûtant, le premier chapitre donne le ton. Interpellé par la voix de la narratrice, le lecteur est sommé d'écouter "ce que je vous raconte aujourd'hui... en direct, protégée par le demi jour de cette cabine hermétique". Expérience étrange que celle de lire les mots livrés au microphone et les couplets écrits pour être chantés, et belle célébration du pouvoir de l'imagination. Bravant la censure, Nadia (ou bien est-ce Wendy) offre une voix à la jeunesse écrasée par des années d'héroïsme révolutionnaire. Déchiré entre la nostalgie d'un âge d'or du combat et la volonté d'évacuer la culpabilité des héritiers, le personnage n'a de cesse de payer son tribu aux grands noms, Celia Sanchez en tête. Ce balancier entre passé et présent crie la trahison de l'idéal : l'intelligentsia a fui, les dissidents sont muselés, le pays se morfond. Pour traduire ce va-et-vient, la multiplication des focalisations et des formes (journal, lettre...), quoique judicieux, rend l'ensemble parfois bancal. Un peu trop d'affectation, des échos en fin de phrases qui manquent leur effet poétique, le texte pourra, de plus, agacer par son maniérisme. Qu’importe, le style, exalté, fait oublier ses afféteries. Impétueux, 'Mère Cuba' rayonne par sa faculté à traduire la foi en l'art et en la vie d'une génération lasse mais amoureuse de sa culture. Et déterminée à la préserver.
Par Aurélie Mongourt

(Source : Evene)

Tout le monde s'en va, W. Guerra.


18 euros
Edition Stock

Résumé :
Ce premier roman revêt la forme d'un journal intime, celui de Nieve, qui grandit dans la Cuba des années 1980. Elle consigne là les événements marquants de son existence, de l'enfance aux prémisses de sa vie de femme. Tiraillée entre des parents artistes et bohèmes qui se déchirent, elle va connaître un destin fait de perpétuels départs, de séparations successives. Le lecteur suit l'évolution personnelle, intellectuelle, politique et artistique de la jeune fille. Enfant, alors que ses parents viennent de se séparer, elle vit à Cienfuegos avec sa mère et son amant suédois, qui lui transmettent le goût du jeu et de la lecture. Puis son père obtient brutalement sa garde et l'entraîne dans les montagnes avec satroupe de marionnettistes. Après avoir subi les pires traitements, elle sera confiée au 'Centre de détention infantile ', l'orphelinat en jargon castriste, avant de pouvoir revivre avec sa mère et quitter avec elle le sud de l'île pour La Havane d'où elles ne cesseront d'espérer une autorisation de quitter le pays. Alors que tout le monde s'en va... Au fil des mois, et des pages, la plume de Nieve se fait plus réflexive, tandis qu'elle gagne en jugement critique. Ses expériences amoureuses vont participer de l'éveil de sa sensibilité artistique comme de sa conscience politique.


Avis & Critiques :

Le Magazine littéraire - Augustin Trapenard (Mai 2008)
Il faut se plonger dans ce livre résolument avant-gardiste, où l'écriture de soi s'affiche comme une performance artistique. Ici, la résistance se fait de l'intérieur. Par des fulgurances poétiques aussi subversives que sensuelles. Mais surtout la mise en scène de son propre corps, exposé au vu de tous ses lecteurs comme un signe de victoire.

Livres Hebdo - Véronique Rossignol (04 Avril 2008)
La brutalité des hommes, la douleur des abandons, la violence des trahisons. 'Tout le monde s'en va', c'est la vue sur la mer, de la rive de ceux qui restent.

Lire - André Clavel (Juin 2008)
Quand tout le monde s'en va, Wendy Guerra, elle, reste. Pour témoigner. Son livre est un acte de résistance. Et un pied de nez aux dinosaures castristes.

(Source : Evene)


Le jeu de l'Ange, CR Zafon.


Editions Robert Laffont

Résumé :
Barcelone, années 1920. David Martin, dix-sept ans, travaille au journal La Voie de l’Industrie. Son existence bascule un soir de crise au journal : il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical. Sur les conseils de Pedro Vidal, chroniqueur à ses heures, David est choisi. Son feuilleton rencontre un immense succès et, pour la première fois, David est payé pour ce qu'il aime le plus au monde : écrire. En plein succès, David accepte l’offre de deux éditeurs peu scrupuleux : produire à un rythme effréné des feuilletons sous pseudonyme. Mais après quelques années, à bout de force, David va renoncer. Ses éditeurs lui accordent alors neuf mois pour écrire son propre roman. Celui-ci, boudé par la critique et sabordé par les éditeurs, est un échec. David est d'autant plus désespéré que la jeune fille dont il est amoureux depuis toujours – et à laquelle le livre est secrètement dédié – va épouser Pedro Vidal. Son ami libraire, Sempere, choisit ce moment pour l’emmener au Cimetière des livres oubliés, où David dépose le sien. Puis arrive une offre extraordinaire : un éditeur parisien, Corelli, lui propose, moyennant cent mille francs, une fortune, de créer un texte fondateur, sorte de nouvelle Bible, " une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d’être tués, d’offrir leur âme ". Du jour où il accepte ce contrat, une étrange mécanique du meurtre se met en place autour de David. En vendant sa liberté d’écrivain, aurait-il vendu son âme au diable ? Épouvanté et fasciné, David se lance dans une enquête sur ce curieux éditeur, dont les pouvoirs semblent transcender le temps et l’espace.

Critique :
C'est un raz-de-marée sans précédent dans la littérature espagnole contemporaine. Le Jeu de l'ange (El juego del angel), dernier roman de Carlos Ruiz Zafon, a envoûté plus de un million et demi de lecteurs depuis sa sortie en librairies début avril. En Espagne, on parle désormais de «Zafonmania» pour décrire ce phénomène littéraire. Tout comme avec son précédent roman, sorti en 2001, l'Ombre du vent, vendu à 10 millions d'exemplaires dans 50 pays, cet auteur catalan a produit un nouveau best-seller explosif au style bien particulier. Les chiffres parlent d'euxmêmes: un tirage de 1600 000 exemplaires... dont un million vendus en moins de quarante jours!

Bouille ronde, lunettes à la monture colorée et bouc bien taillé, Zafon est le vilain petit canard du cercle littéraire espagnol. Il déserte les colloques d'écrivains, fuit les mondanités. D'ailleurs, il ne vit même pas en Espagne. Il habite entre Los Angeles et Berlin, bon ouvrage, un pave de 672 pages, diffère également des romans actuels. Ici, pas de drames psychologiques àla Javier Marias, ni de grandes fresques historiques à l'Arturo Perez-Reverte. Avec le Jeu de l'ange, Zafon renoue avec un genre qui a toujours fait fureur en Espagne: le thriller fantastique. Le lecteur ibérique raffole des intrigues où la réalité côtoie le fantastique, et le religieux, l'occulte. Les romans sur les mystères des pyramides, les secrets des constructeurs des cathédrales, les pouvoirs cachés des francs-maçons ou ceux de Stephen King et Umberto Eco cartonnent en librairies.

Dans son dernier roman, Zafon entraîne son lecteur dans l'univers gothique du Barcelone des années 20. Une ville qui à cette époque connaît une profonde mutation due à la révolution industrielle. On y voit naître une grande bourgeoisie opulente, qui se laisse séduire par les péchés interdits. Sexe, crime, ésotérisme et tragédie s'entremêlent tout au long de l'histoire. Ruiz Zafon donne corps à son récit à travers un personnage, David Martin, qui se caractérise au départ par une timidité maladive. Jeune écrivain perdu dans l'immensité de la capitale catalane, il loue une chambre sordide dans un hôtel des bas-fonds et fantasme sur un amour impossible. Chaque semaine, il écrit pour quelques sous de courts récits dans un quotidien régional, La Voz de la industria, jusqu'au jour où il reçoit une offre d'un mystérieux éditeur parisien, le fameux Andres Corelli. A partir de là, sa vie bascule. On lui demande d'écrire un livre unique, qui ne ressemble à aucun autre. Si le jeune homme parvient à relever ce défi, il sera récompensé par une fortune spéciale...

Invité à se promener dans le mythique «Cimetière des livres oubliés», un lieu déjà présent dansl'Ombre du vent, le lecteur est rapidement happé par le suspense. Zafon, qui s'inspire de son expérience cinématographique pour planter son décor littéraire, use à l'envi de descriptions détaillées. Avec ce nouveau roman, Zafon invite le lecteur à jouer à un jeu littéraire. «Nous vivons dans un monde miroir, où personne ne peut réellement délimiter la frontière entre le réel et le surnaturel. Le lecteur doit apprendre à se perdre dans le Cimetière des livres oubliés. Ils'agitd'un labyrinthe aux différents niveaux de lecture et d'implication», a-t-il expliqué au cours de la présentation de son livre, devant 150 journalistes et quelque 370 invités. Sur l'estrade avait été reconstruit le décor du Cimetière des livres oubliés, avec 4000 vieux ouvrages jaunis, réunis pour l'occasion par la maison d'édition Planeta. La tornade Zafon a également touché la Toile. L'auteur, lui, assure maintenir une prudente distance avec les blogs et les forums où se déchaînent des milliers de lecteurs passionnés par son univers fantastique.

(Source : Evene)


L'ombre du Vent, CR Zafon.


8 euros
Editions de Poche

Résumé :
Le récit débute à Barcelone, après la guerre civile marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Un matin de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est convié par son père, modeste boutiquier de livres, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y 'adopter' un volume parmi des centaines de milliers. Il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans de nombreux secrets : 'L' Ombre du vent'. Pourquoi les romans de cet auteur mystérieux sont-ils brûlés les uns après les autres ? Pourquoi tant de mystère ?

(Source : Evene)


La lignée, Guillermo del Toro.


21,5 euros
Editions Presses de la Cité

Résumé :
Un Boeing en provenance d'Allemagne se pose à l'aéroport international JFK de New York. Tout à coup, l'inexplicable se produit : l'appareil s'arrête au milieu de la piste, ses lumières s'éteignent, l'équipage ne répond plus à la tour de contrôle. Ce que l'on découvre à bord est sidérant : pas de sang, pas de traces de lutte, mais les passagers sont tous morts, le visage serein. Ephraïm Goodweather et son équipe d'épidémiologistes doivent rapidement établir l'origine de ce drame avant que la population ne cède à la panique. Mais un autre événement survient à la fin de cette étrange journée : la disparition de deux cents cadavres de différentes morgues de la ville. Bientôt, une menace sans précédent s'abat sur New York, plus terrifiante encore que tout ce qu'on pourrait imaginer.

(Source : Evene)



La clef de l'âbime, J.C. Somoza.


22,5 euros
Editions Actes Sud
Traduit par Marianne Millon

Résumé :
Daniel Kean découvre à bord du Grand Train un jeune homme portant une bombe greffée sur son corps. Pour éviter le carnage, l'employé des chemins de fer amorce le dialogue et l'homme lui susurre quelques mots à l'oreille. Immédiatement emmené avec sa famille par les forces de sécurité, Daniel est incapable de dévoiler le secret qu'il pense ne pas avoir entendu : l'emplacement de la 'Clé' qui décide du sort de Dieu, clé que cherchent deux bandes rivales, aussi déterminées que dangereuses. Il ne doit son salut qu'à une mystérieuse jeune femme aveugle qui deviendra sa compagne d'aventures pour retrouver sa fille enlevée par deux
agresseurs. Le couple est rejoint par des amis, croyants et lecteurs de différents chapitres de la Bible, dans cette quête dont le secret se cache au fond de l'esprit d'un sceptique, Daniel en personne.

Critique :
'La Clé de l'abîme' démontre une fois encore toute l'ambition de l'Espagnol, soucieux d'insinuer dans lethriller des ingrédients inattendus. Ici, José Carlos Somoza a fomenté une intrigue en écho à l'oeuvre de H. P. Lovecraft. Seulement, là où 'La Dame n°13' ou 'La Caverne des idées' éblouissaient par le soin porté à l'écriture et la singularité de leurs univers, ce roman semble ne jamais dépasser le stade de l'hommage. La magnificence des décors, comme ce Japon immergé que l'on visite sous une bulle de verre noyée sous l'océan, ou le cadre futuriste ne suffisent pas à masquer la platitude de la trame. Quant aux descriptions méticuleuses coutumières de l'auteur, servies par une langue recherchée, elles apparaissent bien poussives, embourbées dans un texte qui n'avance pas. Ce rythme lent nuit à l'écriture de Somoza, dont le style luxuriant et imagé glisse cette fois vers une artificialité pesante. Plus inquiétant, J. C. Somoza use d'un schéma narratif comparable à certains de ses précédents ouvrages : les ficelles sont grosses, les ressorts visibles. Trop nombreux, pas suffisamment attachants, les personnages paraissent écrasés par la lourdeur ambiante, et manquent cruellement de vie. Même les amateurs de Lovecraft, d'abord enthousiasmés par le point de départ imaginatif, restent sur leur faim. Une déception à la hauteur du talent de l'écrivain qui, sans écrire un mauvais livre, n'a pas su aller plus haut.
Par Mikael Demets.

(Source : Evene)


Un mal sans remède, A.Caballero.


23 euros
Editions Belfond Etranger
Traduit par Jean-Marie Saint-Lu

Odyssée fellinienne à l'humour ravageur, portrait au vitriol de la société colombienne, réflexion magistrale sur le rôle de l'écrivain, Un mal sans remède retrace les aventures d'Ignacio Escobar, poète frustré, dans le Bogotá des années 1960. Porté par une formidable énergie romanesque, un livre-culte salué par Gabriel García Márquez et Fernando Vallejo.

Résumé :
Fils de bonne famille vivant des rentes de sa mère, résistant obstinément au désir d'enfant de sa compagne, sourd aux appels pressants de ses amis lénino-trotskistes qui l'exhortent à l'engagement, Ignacio n'a d'autre ambition que d'achever la grande oeuvre qu'il porte en lui, si possible sans avoir à se lever de son lit. Un soir, une dispute le force à quitter sa chambre et le précipite dans les rues de la ville. Commence alors une errance qui va l'exposer à toutes les situations qu'il s'était si bien employé à éviter...
Ignacio Escobar finira par écrire son grand poème. Mais la réalité, plus forte, le détruira.
La vie est un mal sans remède.


Le livre dans la presse :

« Je n'aurais jamais cru qu'en plus de tous ses talents, il avait celui d'écrire un roman. C'est Antonio Caballero lui-même qui me conforta dans ce soupçon il y a cinq ans environ, lorsqu'il me demanda, après pas mal de verres, et la voix épuisée, comment on fait pour écrire un roman de plus de soixante-dix pages. Je crois lui avoir répondu que cela ne me préoccupait absolument pas, car mon problème à moi, c'était justement le contraire : comment écrire des romans idéaux de moins de soixante-dix pages, dans le genre de Lazarillo de Tormes, de L'Étranger, de Camus, du Vieil homme et la mer, d'Hemingway, ou de L'Amant, de Marguerite Duras, et de tant d'autres, de tant de romanciers longs. Comme tout bon écrivain, Antonio Caballero ne fit pas le moindre cas de ce que je lui disais, et un jour il vint me trouver avec l'original de ce qui est, peut-être, le plus long roman de la littérature colombienne : Un mal sans remède. Le jeune caricaturiste avait résisté à l'épreuve mortelle des six cent pages, et il l'avait fait avec la même maestria que dans ses autres activités d'artiste polymorphe. »
Gabriel García Márquez

« Avec Un mal sans remède, qu'il a mis douze ans à écrire, [Antonio Caballero] se place parmi les plus grands. »
Le Canard Enchaîné, André Rollin

« Le colombien Antonio Caballero malmène son héros avec une délectation teintée de mélancolie dans cette fascinante fable tragicomique. Ce face-à-face inégal entre un monde hostile et un antihéros dépassé, conté avec un humour à froid implacable, n'est pas sans évoquer certains récits de Camus. »
Sophie Pujas, Le Point.fr

« Un époustouflant roman, baroque, truculent, et d'une rare ambition. De ceux qui vous capturent et vous restituent le monde en quelques centaines de pages.»
Alexis Liebaert, Marianne

« [...], ce roman captivant ressemble à ce qu'aurait peut-être écrit Roberto Bolano s'il s'était mis en tête de faire pour Bogotá ce que James Joyce a fait pour Dublin: un puzzle tentaculaire innervé par l'idée de création poétique, une vaste farce où se téléscopent les solitudes.»
Bernard Quiriny, Le Magazine Littéraire

« Un récit halluciné et grinçant, situé dans les années 1970, où l'on saute de bouges en lupanars de luxe fréquentés par les colonels, de manifestations politiques en discussions révolutionnaires et oiseuses. Un rythme vertigineux soutenu par des dialogues finement ciselés, et où surgit la salsa enjouée de Rubén Blades et d'Hector Lavoe, et les Chansons espagnoles anciennes de Garcia Lorca.»
Thierry Clermont, Le Figaro littéraire

« C'est un roman incroyablement ample et débridé, une vaste fresque politique et satirique de la Colombie des années 1970 et 1980, et un portrait au vitriol de la haute société colombienne à travers les pérégrinations d'Escobar, poète raté et jeune bourgeois désoeuvré. [...] Un texte desenchanté et fascinant. [...] Incontesable découverte étrangère de cette rentrée littéraire. »
Vincent Chanson, Chronic'art

« Il y a du John Fante dans Antonio Caballero - une façon à la fois lyrique, comique et désespérée de mettre en scène son anti-héros. »
Philippe Chevilley, Les Echos

« Un mal sans remède, roman sur "la difficulté d'écrire un poème", roman poème sur la difficulté de se sentir en vie, irradie par sa profondeur et ses phrases sublimes, absurdes.»
Muriel Mandine, Ouest-France

(Source : Evene)

Alliance Santillana, Planeta et Mondadori.


La distribution de livres numériques va connaître un sacré coup de fouet en Espagne avec l'alliance de Santillana, Planeta et Mondadori (Random House) qui ouvrent les hostilités en annonçant une plateforme de négociation des droits pour les livres numériques, en collaboration avec des agents littéraires.

Vendre les droits à divers éditeurs, selon les versions

Plus évolution que révolution, cet outil n'a pas encore de date précise, mais atteste bien de l'envie que les groupes ont de s'impliquer dans ce nouveau domaine. Plusieurs accords sont déjà en cours, mais rien n'a pour le moment été signé. Alicia Gonzales, membre de l'Asociación de Agencias Literarias s'explique : « Nous gérons les droits avec les auteurs, mais sans passer outre les éditeurs. Nous travaillerons avec eux. »

Cela permettrait concrètement d'avoir la parution d'une version papier chez un éditeur et les droits numériques chez un autre, explique Francisco Cuadrado, directeur de Santillana.

Une chose à savoir : en Espagne, les droits sur un ebook seront plus élevés : on parle de 25 à 40 % en regard du livre papier, à 10 %. Car l'auteur doit gagner la même chose avec une version numérique qu'avec une version papier, estime Ricardo Cavallero, récemment nommé directeur général du groupe italien Mondadori.

« S'il existe une demande sans offre,
on court vers la piraterie. »

Mais tout le monde reste prudent : première phase, la numérisation, opération coûteuse. Ensuite, signature des droits accordés, pour l'heure dans de courts laps de temps (on parle d'un an à 36 mois). Ensuite, trouver les acteurs pour la vente : à ce titre, les bibliothèques semblent être les premières en ligne de mire. Surtout, rejeter toute expérience qui puisse nuire aux libraires assure-t-on.

Mais avec une certaine finesse, on accepte que, même si le marché est encore faible, il faille d'ores et déjà offrir aux internautes des choses intéressantes, sous peine qu'ils ne se tournent vers le piratage. Planeta, Santillana et Random House sont cependant convaincus que d'ici à six mois, de nombreuses surprises viendront parsemer ce terrain. « S'il existe une demande sans offre, on court vers la piraterie. »



(Source : Actualitte)
Juillet 2009


Federico Garcia Lorca celebré.



Juillet 2009 :

Le poète espagnol Federico Garcia Lorca fut fusillé par des franquistes le 19 août 1936 à Víznar (Andalousie). A ses côtés, deux anarchistes et un maître d’école furent également exécutés. Malgré l’opposition de la famille du poète, le gouvernement régional d’Andalousie souhaiterait ordonner l’ouverture de la fosse commune qui est censée contenir entre autres, le corps du poète.

Une affaire qui revient comme un marronnier, tant on en parle depuis un long moment, avec des rebondissements sans grande envergure.

Pour l’instant, c’est un vide juridique qui entoure cette question et le gouvernement d’Andalousie se heurte à de nombreuses difficultés. Pourtant, il souhaite toujours arriver à ses fins durant l’automne prochain, rapporte l'AFP.

Dans le courant de l’année 2008, le célèbre juge espagnol Baltasar Garzon avait entamé une enquête concernant 114 000 disparus républicains entre 1936 et 1975. C’est dans le cadre de cette procédure qu’il avait aussi demandé l’ouverture de la fosse renfermant le corps du poète.

Mais l’enquête menée pour crimes contre l’humanité s’est rapidement retrouvée suspendue face à la loi d’amnistie générale de 1977. Désormais, ce sont les juges locaux qui peuvent ordonner ou non l’ouverture de fosses communes pour les besoins de différentes enquêtes. La famille avait également eu son mot à dire, souhaitant une ouverture faite dans l'intimité...


29 octobre 2009 :

Après plusieurs rebondissements, la fosse d'Alfacar où pourrait être enterré le corps du poète espagnol Federico Garcia Lorca, va être ouverte aujourd'hui. Hier encore, on pouvait voir des clôtures et des bâches ainsi que des gardes la nuit qui empêchent l'accès à celle-ci. Des mesures qui ont été prises essentiellement pour rassurer la famille du poète

En effet, celle-ci s'est opposée jusqu'aux derniers instants à l'ouverture de la fosse et à l'identification du corps. Pour autant, les familles des autres victimes enterrées dans cette fosse avaient le droit de récupérer le corps de leurs aïeux, selon la loi de Mémoire historique.

Cette polémique autour de l'ouverture de la fosse a lancé une sorte de mythe du corps de Garcia Lorca. En effet, selon certains historiens, le corps de l'écrivain aurait été récupéré par son père. Il aurait transporté le corps jusqu'à la maison la Huerta de San Vicente (Grenade), indique l'AFP.

Évidemment, l'obstination de la famille à refuser l'exhumation et l'identification de la dépouille de Federico Garcia Lorca apporte de l'eau au moulin de cette théorie. Ainsi, on croise maintenant des touristes visitant la maison la Huerta de San Vicente qui s'intéressent de près à cette question.

Une guide qui a souhaité rester anonyme déplore que « le cadavre du poète intéresse plus que son oeuvre » et déclare : « L'ouverture d'une fosse ne sert qu'à une seule chose : démontrer qu'il y a eu un génocide en Espagne que l'Europe doit reconnaître en tant que tel. »

Quoi qu'il en soit, les travaux commencent aujourd'hui et le rapport final devrait être établi dans les trois à six mois.


(Source : Actualitte)