Editions Robert Laffont
Résumé :
Barcelone, années 1920. David Martin, dix-sept ans, travaille au journal La Voie de l’Industrie. Son existence bascule un soir de crise au journal : il faut trouver de toute urgence un remplaçant au feuilletoniste dominical. Sur les conseils de Pedro Vidal, chroniqueur à ses heures, David est choisi. Son feuilleton rencontre un immense succès et, pour la première fois, David est payé pour ce qu'il aime le plus au monde : écrire. En plein succès, David accepte l’offre de deux éditeurs peu scrupuleux : produire à un rythme effréné des feuilletons sous pseudonyme. Mais après quelques années, à bout de force, David va renoncer. Ses éditeurs lui accordent alors neuf mois pour écrire son propre roman. Celui-ci, boudé par la critique et sabordé par les éditeurs, est un échec. David est d'autant plus désespéré que la jeune fille dont il est amoureux depuis toujours – et à laquelle le livre est secrètement dédié – va épouser Pedro Vidal. Son ami libraire, Sempere, choisit ce moment pour l’emmener au Cimetière des livres oubliés, où David dépose le sien. Puis arrive une offre extraordinaire : un éditeur parisien, Corelli, lui propose, moyennant cent mille francs, une fortune, de créer un texte fondateur, sorte de nouvelle Bible, " une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d’être tués, d’offrir leur âme ". Du jour où il accepte ce contrat, une étrange mécanique du meurtre se met en place autour de David. En vendant sa liberté d’écrivain, aurait-il vendu son âme au diable ? Épouvanté et fasciné, David se lance dans une enquête sur ce curieux éditeur, dont les pouvoirs semblent transcender le temps et l’espace.
Critique :
C'est un raz-de-marée sans précédent dans la littérature espagnole contemporaine. Le Jeu de l'ange (El juego del angel), dernier roman de Carlos Ruiz Zafon, a envoûté plus de un million et demi de lecteurs depuis sa sortie en librairies début avril. En Espagne, on parle désormais de «Zafonmania» pour décrire ce phénomène littéraire. Tout comme avec son précédent roman, sorti en 2001, l'Ombre du vent, vendu à 10 millions d'exemplaires dans 50 pays, cet auteur catalan a produit un nouveau best-seller explosif au style bien particulier. Les chiffres parlent d'euxmêmes: un tirage de 1600 000 exemplaires... dont un million vendus en moins de quarante jours!
Bouille ronde, lunettes à la monture colorée et bouc bien taillé, Zafon est le vilain petit canard du cercle littéraire espagnol. Il déserte les colloques d'écrivains, fuit les mondanités. D'ailleurs, il ne vit même pas en Espagne. Il habite entre Los Angeles et Berlin, bon ouvrage, un pave de 672 pages, diffère également des romans actuels. Ici, pas de drames psychologiques àla Javier Marias, ni de grandes fresques historiques à l'Arturo Perez-Reverte. Avec le Jeu de l'ange, Zafon renoue avec un genre qui a toujours fait fureur en Espagne: le thriller fantastique. Le lecteur ibérique raffole des intrigues où la réalité côtoie le fantastique, et le religieux, l'occulte. Les romans sur les mystères des pyramides, les secrets des constructeurs des cathédrales, les pouvoirs cachés des francs-maçons ou ceux de Stephen King et Umberto Eco cartonnent en librairies.
Dans son dernier roman, Zafon entraîne son lecteur dans l'univers gothique du Barcelone des années 20. Une ville qui à cette époque connaît une profonde mutation due à la révolution industrielle. On y voit naître une grande bourgeoisie opulente, qui se laisse séduire par les péchés interdits. Sexe, crime, ésotérisme et tragédie s'entremêlent tout au long de l'histoire. Ruiz Zafon donne corps à son récit à travers un personnage, David Martin, qui se caractérise au départ par une timidité maladive. Jeune écrivain perdu dans l'immensité de la capitale catalane, il loue une chambre sordide dans un hôtel des bas-fonds et fantasme sur un amour impossible. Chaque semaine, il écrit pour quelques sous de courts récits dans un quotidien régional, La Voz de la industria, jusqu'au jour où il reçoit une offre d'un mystérieux éditeur parisien, le fameux Andres Corelli. A partir de là, sa vie bascule. On lui demande d'écrire un livre unique, qui ne ressemble à aucun autre. Si le jeune homme parvient à relever ce défi, il sera récompensé par une fortune spéciale...
Invité à se promener dans le mythique «Cimetière des livres oubliés», un lieu déjà présent dansl'Ombre du vent, le lecteur est rapidement happé par le suspense. Zafon, qui s'inspire de son expérience cinématographique pour planter son décor littéraire, use à l'envi de descriptions détaillées. Avec ce nouveau roman, Zafon invite le lecteur à jouer à un jeu littéraire. «Nous vivons dans un monde miroir, où personne ne peut réellement délimiter la frontière entre le réel et le surnaturel. Le lecteur doit apprendre à se perdre dans le Cimetière des livres oubliés. Ils'agitd'un labyrinthe aux différents niveaux de lecture et d'implication», a-t-il expliqué au cours de la présentation de son livre, devant 150 journalistes et quelque 370 invités. Sur l'estrade avait été reconstruit le décor du Cimetière des livres oubliés, avec 4000 vieux ouvrages jaunis, réunis pour l'occasion par la maison d'édition Planeta. La tornade Zafon a également touché la Toile. L'auteur, lui, assure maintenir une prudente distance avec les blogs et les forums où se déchaînent des milliers de lecteurs passionnés par son univers fantastique.
(Source : Evene)
(Source : Evene)
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