Gabriel José de la Concordia García Márquez est un écrivain colombien né le 6 mars 1927 à Aracataca (Colombie). Romancier, novelliste mais également journaliste et activiste politique, il est lauréat du prix Nobel de Littérature 1982. Son nom est associé fréquemment au "réalisme magique".
Surnommé "Gabo" par ses lecteurs, il a beaucoup voyagé en Europe et vit actuellement à Mexico où il vient de lancer une édition mexicaine de son hebdomadaire colombien Cambio et se bat depuis dix ans contre un cancer. Il est le père du réalisateurRodrigo Garcia.
García Márquez compte parmi les écrivains hispanophones majeurs du 20ème siècle. Considéré comme le prêtre du réalisme magique, il convoque, dans ses romans et nouvelles à la verve truculente, les grands tableaux de l'histoire sud-américaine mais vus par le prisme de la fable, du folklore et des mythes populaires hispaniques. Cet appétit pour les intrigues extraordinaires et foisonnantes lui viendrait de sa grand-mère : Tranquilina Iguarán, femme nerveuse et visionnaire, qui le terrifiait la nuit avec des histoires fantastique. Aussi, cela proviendrait-il de son grand-père, ancien colonel d'armée : Nicolás Ricardo Márquez Mejía qui lui narrait les grandes sagas et les épopées nationales, à l'instar du massacre des bananeraies de la Caraïbe à la fin du 20ème siècle, qui a vu une révolte paysanne écrasée dans le sang avec plus de cent manifestants tués puis finalement enterrés dans une fosse commune. Enfant, le jeune Gabriel fut également marqué par le récit des aventures héroïques du général Rafael Uribe Uribe, légendaire chef libéral, protagoniste de la guerre des Mille Jours (1899-1902) : la pire des guerres civiles colombiennes à laquelle l'aïeul-narrateur, jeune soldat à l'époque, a survécu bien que hanté à jamais par le souvenir de ses camarades blessés et fusillés. L'auteur aime concentrer sur le plan fictionnel ces deux influences familiales divergentes. Il se situe en effet toujours à la croisée des genres littéraires et, dans cette optique, cherche à préserver une certaine unité thématique et stylistique, faisant en sorte que son œuvre soit traversée par les symboles (païens ou bibliques) et les mêmes personnages. Très détaillée et fournie, la prose de García Márquez brise la narration linéaire, privilégie l'anecdote baroque et essaime les références historiques dans un univers constitué de lieux ou de figures complètement inventés. Cette superposition de l'érudition à l'imagination et du rationnel au fantastique permet de brouiller les pistes d'une lecture romanesque univoque. Emplies d'un souffle épique enjoué et ironique, ses fictions dénoncent inégalités sociales et compromissions morales, fruits de luttes acharnées de pouvoir ou d'intérêt et principales causes du malheur des plus faibles, acculés à connaître les rouages d'un destin tragique. Au passage, l'auteur fustige certains des maux qui gangrènent une bonne partie du comportement humain : la lâcheté, la bassesse, l'avidité, le goût du pouvoir, la vengeance, l'archaïque attachement aux traditions… Sous sa plume démiurgique et « naïve » (non pas au sens de « bêtise » mais d'« émerveillement de l'enfant devant sa création » comme l'explique son traducteur), c'est tout le continent latino-américain en général et La Colombie en particulier qui renaissent : leurs us et coutumes, leurs croyances, leurs conflits, leurs guerres civiles... jusqu'à leur soumission à l'impérialisme nord-américain.
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